Heinz Bernhard Lammerding

Heinz Lammerding commandant de la
2ème division S.S "Das Reich" devant un Panzer V
Panzerkampfwagen V Panter

Né le 27 août 1905 à Dortmund. Ingénieur en construction diplômé, il entre à la S.A le 18/10/1931.
Le 1er avril 1935 il quitte la S.A. et s'engage dans les S.S. "VT". Il porte le n° S.S. 247062
Le 28 décembre 1943 par lettre d'Himmler, il prend la direction des groupes de combat contre les bandes (maquisards) dans la division "Das Reich"
Le 25 janvier 1944 il reçoit le commandement de la 2ème division blindée S.S. "Das Reich"

Après la guerre Heinz Lammerding fut inscrit sur trois listes de criminels de guerre:
1/ sur la liste des nations-unies sous le n° 16329
2/ sur la liste du commandement suprême du corps expéditionnaire allié en Europe sous le n° 1718
3/ sur la liste française sous le n° 2305

Une information fût ouverte contre lui le 18 juin 1947, un mandat d'arrêt établi le 10 juillet 1947, un second le 24 janvier 1948, un troisième le 19 juillet 1950. Il fut condamné à mort par contumace le 5 juillet 1951 par le tribunal militaire de Bordeaux.

Jacques Delarue, chargé par le gouvernement de la liquidation des séquelles de l’occupation allemande en France, a retrouvé Herr Lammerding. C’était un gros entrepreneur de construction à Düsseldorf. Un entrepreneur prospère, propriétaire de dizaines de camions qui portaient sur leurs flancs le nom de l’ancien général SS et qui sillonnaient l’Allemagne ouvertement, Il n’a, en fait, jamais été sérieusement inquiété.
Du 5 au 7 juin 1962, une délégation des représentants des départements victimes de la Das Reich se rend en RFA et découvre qu'aucune demande d'extradition n'a été formulée par le gouvernement français depuis 1954. Les autorités allemandes se retranchent derrière ce fait.

En 1965, Herr Lammerding se permet d’attaquer en justice un journaliste qui vient de rappeler qu’il « est condamné à mort par contumace, en France, pour avoir fait exécuter des otages ».
« Diffamation! », plaide Herr Lammerding, qui selon un système de défense commun à tous les anciens criminels de guerre, s’abrite derrière les subordonnés ou les supérieurs morts ou disparus. Le juge ne croit pas en son irresponsabilité dans les pendaisons de Tulle et dans les tueries d’Oradour. Herr Lammerding est débouté mais il n’en poursuit pas moins une vie tranquille à Düsseldorf, respecté de ses voisins qui l’appellent toujours « Der General ». Le général.

- Dépêche AFP du 14 janvier 1971: le général S.S. Lammerding, ancien commandant de la division "Das Reich" responsable des pendaisons de 99 personnes à Tulle et du massacre de la population d'Oradour sur Glane, le 10 juin 1944, est mort le vendredi 13 janvier 1971, à l'hôpital de Bad-Tôlz, d'un cancer généralisé, non loin de sa résidence bavaroise de Greiling.

19 janvier 1971, voici un extrait du discours qui fut prononcé sur sa tombe abondamment fleurie par ses "vieux camarades" (plus de 200 anciens S.S. participèrent à cette cérémonie):
" Il fallait faire un exemple dans l'intérêt de la sécurité des soldats allemands et afin d'éviter un nouveau carnage venant des maquisards... (à propos d'Oradour).
... le général Lammerding fut un brillant officier et un bon soldat. Il a été traqué à mort après l'affaire de Tulle et en a été la victime tardive"...


Lui seul aurait pu encore, peut-être, répondre à la question que se posent tous les visiteurs du village martyr d’Oradour-sur-Glane : Pourquoi?