Marseille, touchée par le blocus qui frappe les Anglais, s'insurge et prône une organisation fédéraliste du pouvoir.Toulon n'hésite pas à ouvrir son port aux Anglais. Napoléon Bonaparte est envoyé pour remettre Marseille et Toulon dans le droit chemin.
On assiste alors, non à une nouvelle invasion, mais à un phénomène tout aussi générateur d'insécurité, engendré par le mécontentement et la pauvreté : le brigandage, véritable phénomène social dont l'implantation fut les massifs forestiers du Luberon, de la Ste-Baume, ou des Maures. Ce sont de petites troupes de hors-la-loi de vingt à trente personnes qui n'hésitent pas à rançonner les voyageurs, les convois, mais s'attaquent aussi aux riches domaines et aux fermes. Entre elles, se forme un réseau de complicité avec des indics recrutés aussi bien dans les hôtels aristocratiques de Marseille ou d'Aix que dans la simple cabane de bergers. Les opérations de maintien de l'ordre s'avèrent inefficaces, du fait que ces groupes étaient itinérants et que les gendarmes et soldats envoyés à leur recherche étaient pour la plupart étrangers à cette province, ignorant le pays et la langue. L'avidité de Napoléon en soldats et en impôts amena des conscrits réfractaires à rejoindre ces bandes de pilleurs.
A ce propos voici une anecdote qui a eu lieu vers les années 1870, lorsque de grands travaux de cadastre et de topographie furent entrepris par des ingénieurs venus de Paris : Dans les environs des Pennes Mirabeau un ingénieur se trouva devant une route qui monter très fort et, sur sa carte aucune précision de nom, que faire! Il héla un paysan qui travaillait dans son champ, et lui demanda quel nom avait cette route. Le paysan lui répondit, en patois bien sur, et "avé l'acen" : " Lou pas de l'ancious" (traduction: le pas de l'anxiété, pourquoi ce nom : quand a l'époque, qui nous préoccupe, une diligence montée cette côte elle
ralentissait et souvent des brigands attendaient justement à cet endroit pour détrousser les malheureux passagers de la diligence, d'où leur anxiété).
L'ingénieur parisien fit répété le brave homme et traduit "l'ancious" en lanciers (il devait bien aimé ces fameux lanciers), c'est comme cela qu'aujourd'hui pas loin des Pennes Mirabeau, un village s'appelle "Pas des Lanciers".