Du 18ème siècle au 20ème siècle

1702 Fondation de l'observatoire de Marseille.

1707 : Invasion de la Provence par les armées coalisées, lors de la guerre de succession d'Espagne.

1709 : Un autre malheur, plus terrible encore, s'abattit sur la Provence. L'hiver fut rigoureux. Le froid fut si vif que les oliviers gelèrent, et que les vignes et tous les arbres fruitiers périrent! Jamais pays ne fut plus près d'une ruine complète.

1720 : En mai la peste fut apportée à Marseille par le capitaine Chateau, commandant du “Grand-Saint-Antoine”. Le fléau se déchaîna avec une intensité extraordinaire, et Marseille présenta bientôt l'aspect d'un charnier. De la vieille ville l'épidémie gagna les quartiers riches et s'attaqua même aux faubourgs. Le nombre des morts fut si effrayant que les croque-morts, les corbeaux comme on les appelait, ne suffirent plus à les enterrer. On fut obligé de leur donner pour auxiliaires les forçats des galères, et encore presque tous succombèrent-ils à cette tâche répugnante.

L'évêque de Marseille, Belsunce, et les prêtres de son diocèse, entre autres le père Millay, se signalèrent pour leur dévouement à soigner et à consoler les malades. Loin de fuir vers sa maison de campagne, ou de s'enfermer dans son palais, il annonça qu'il resterait à son poste et remplirait tous les devoirs de sa charge. Sa charité fut sans limites. Non seulement il consacra les revenus de son diocèse au soulagement de ses ouailles, mais il aliéna même pour eux la plus grande partie de son patrimoine.
Mais Belsunce ne fut pas le seul à se sacrifier.
On peut citer, les échevins de Marseille, Estelle, Moustier, Audimar, Dieudé et le viguier marquis de Pille, et leurs lieutenants bailli de Langeron, chevalier Roze, ainsi que Capus, Pichatty de Croissainte, Serre, le docteur Peyssonnel, Bertrand, le directeur de l'hôpital Bruno-Garnier. On ne saurait trop admirer leur héroïsme. Ils procédèrent en personne à l'enlèvement des cadavres qui encombraient les maisons et les rues.
Le 2 janvier 1721, toutes les maisons frappées par la peste sont marquées d'une croix rouge. De Marseille la peste avait gagné la banlieue immédiate et bientôt les principales villes de Provence. A Aix, à Toulon, à Avignon, à Arles les ravages furent terribles. Pour de longues années, se prolongea, dans tout le midi de la France, la répercussion du fléau qui l'avait si durement éprouvé. 39.055 victimes avaient succombé.

1722 : Août, le fléau reparaît. Par bonheur il n'y eut cette fois que 260 personnes atteintes par la maladie.

1757 : Vue du Port de Marseille

1761 : Après des débats retentissants, le Parlement d'Aix et celui de Paris décrètent l'abolition de la Société de Jésus.

Plan de Marseille en 1764 par Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772) Titre : Carte de la baye de Marseille / [Bellin] Publication [Paris] : [s.n.], [ca 1764]

En février et en juillet 1766, arrêts du conseil de Marseille ordonnant une réforme financière pour assainir les finances de la ville.

En septembre 1766 le roi redonne une place aux nobles au Conseil de l’Hôtel de ville de Marseille.
1774 : Louis XVI roi de France
Le 14 mai 1784 sur l'insistance de La Fayette, le ministre français des Finances, Calonne, publie un décret faisant des ports de Bayonne, Marseille et Dunkerque et Lorient des ports francs pour le commerce franco-américain.

Le 29 décembre 1788 Marseille réclame l’augmentation du nombre des élus du tiers état et le vote par tête aux états généraux.


1789 : Préludes de la Révolution.
Le 23 mars, sous prétexte de la cherté des vivres, la foule se porta en tumulte à I'Hotel de Ville. Les femmes, les mains pleines de sable pour jeter à la figure des affameurs, remplirent de leurs cris les abords de la Mairie.
Ce sont-elle qui, le lendemain, ravagèrent la maison d'un boucher enrichi, Rebuffel et auraient pillé les riches magasins de Rive-Neuve où les négociants déposaient leurs marchandises, s'ils n'avaient été défendus par une garde
nationale improvisée. Ce fut la première de ces journées révolutionnaires qui devaient se renouveler si souvent et mettre Marseille pour ainsi dire à l'avant-garde de la Révolution.

Le 24 mars 1789, un conseil de ville est mis en place. Fin de l’antique oligarchie. La ville va se gouverner seule jusqu’en mai.

En mars visite de Mirabeau à Marseille où il reçoit un accueil triomphal.

Le 30 avril émeute à Marseille, où la foule s’empare des trois forts et tue l’un de leurs commandants, le chevalier de Beausset.
En mai arrivée à Marseille du comte de Caraman qui rétablit les institutions traditionnelles, après trois mois de gouvernement autonome.
18 juillet Nouvelle réunion du conseil élargi de Marseille quand est connue la prise de la Bastille.
19 août : Nouvelle émeute à propos d'une futile question d'uniforme. Mirabeau porte-parole des Marseillais.


En septembre nouveau règlement électoral à Marseille et établissement d’un conseil de la ville élargi.
Le 5 novembre le nouveau conseil de Marseille entérine la renonciation de la ville à ses privilèges de trois siècles.
Le 5 février 1790 élection d’un nouveau maire de Marseille, Etienne Martin.

Les 83 départements.

Décret du 26 février 1790 : "Les provinces de l’Ancien Régime étaient fort inégales et obéissaient à des lois coutumières différentes. Ce décret de l’Assemblée divise la France en 83 départements, avec chacun une ville principale, le chef-lieu. Ils porteront des noms de montagne, de fleuve ou de côte. Chaque département se divise lui-même en districts, qui contiennent des communes, 40 000 petites «républiques», munies d’un gouvernement local élu, présidé par un maire. On découpe les villes de plus de 25 000 habitants en sections."

Création du département des Bouches-du-Rhône. Un changement radical fut apporté dans les institutions par le décret de la Constituante du 26 février, qui supprimait les provinces et les remplaçait par les départements. Tous les citoyens étaient égaux entre eux et régis dans la France entière par les mêmes lois. Il n'y a plus désormais de Provence ni de Provençaux, mais seulement la France et les Français.

1790 : Le 11 avril, un club s'était formé, à la rue Thubaneau, avec l'autorisation de la municipalité. Il prit le titre d' Assemblée patriotique des Amis de la Constitution. S'échauffant les uns les autres, ils formèrent le projet de s'emparer des forts de Marseille et même de démolir ce qu'ils appelaient les monuments du despotisme. Dans la nuit, du 29 au 30 avril 1790, ils surprirent en effet la citadelle de Notre-Dame de la Garde, et, dès le lendemain, forcèrent à capituler les commandants des forts Saint-Jean et Saint-Nicolas; mais ils souillèrent leur victoire en massacrant le major de Beausset, et les poissonnières du quartier promenèrent dans toute la ville la dépouille mutilée de la victime.
Le 28 mai, suite à des élections, Martin, Lejourdan et Julien Brémond étaient appelés à l'Hôtel de Ville. Ce furent à Marseille les premiers magistrats qu'on pourrait déjà qualifier de républicains.

1790 : Par le décret du 27 novembre 1790 qui donné obligation aux ecclésiastiques de prêter serment de fidélité à la Nation, à la loi, au roi et donc à la Constitution civile du clergé qui précipite la fracture entre l'Eglise et la Nation.

1791 : En février la ville de Marseille est divisée en 32 sections.
11 avril : Grand deuil à Marseille à la nouvelle de la mort de Mirabeau.
13 novembre : Election d'un nouveau maire de Marseille, Jean Raymond Mouraille, Etienne Martin ayant été élu député à la Constituante.

1792 : Au mois de mai, Barbaroux écrivit au maire de Marseille, Mouraille, de lui envoyer 600 hommes “sachant mourir”. Alors se forma le fameux bataillon des "fédérés" marseillais, celui qui fit connaître le chant
de guerre aux armées des frontières, de Rouget de l’Isle, qui est devenu le chant national de la France, “La Marseillaise”
Le 3 juillet : La cocarde bleu-blanc-rouge devient obligatoire pour les civils se rendant à l'étranger.
Le 30 juillet : Les fédérés marseillais entrent à Paris aux accent du chant de guerre pour l'armée du Rhin, rebatisé par les Parisiens la Marseillaise.
De nombreuses exécutions ont lieu à Marseille; la bouquetière Cayol est pendue à un réverbère, les aristocrates, Boyer le jeune, Cadet dit Beaucaire et Olivier, Neuzate et Tassy religieux Minimes, sont massacrés, et on traîne dans les rues leurs corps sanglants et mutilés. Et bien d'autres encore!
Le 22 août : Expédition Marseillaise à Aix. Les Marseillais en rapportent l'administration du département.

1793 : Le 21 janvier exécution de Louis XVI.
Le 13 mars : Création d'un comité central montagnard à Marseille.
1793 : avril, révolte fédéraliste.
Le 12 juin : Manifeste des républicains marseillais dits fédéralistes en insurrection contre la Convention.
Du 15 au 20 juin : Les Girondins prennent Marseille, Caen (arrestation des Montagnards), Toulon et Bordeaux.
Le 25 août : Entrée des troupes de la Convention dans Marseille la fédéraliste.
Le 28 août 1793 : Installation d'un Tribunal révolutionnaire à Marseille : début de la Terreur.
Les représentants du peuple Albitte, Escudier, Saliceti, Gasparin et Nioche, précédent avec une extrême rigueur au désarmement général et ordonnent la destruction des armoiries royales et de tous les signes de l'ancien régime. Des visites domiciliaires avaient commencé et en même temps des arrestations arbitraires. Aussi les prisons se trouvèrent-elles bientôt encombrées.
La terrible activité du Tribunal criminel extraordinaire allait bientôt y créer des vides. Ce Tribunal créé le 28 août 1793, sous la présidence de l'ex-instituteur Maillet, avec Giraud, ex-oratorien, comme accusateur public, était autorisé
à juger sans l'assistance d'un jury. Banquiers négociants, médecins, marchands, ouvriers mêmes montèrent alors sur l'échafaud. Leur seul crime était d'avoir manifesté leurs opinions modérées. Sur 568 prévenus traduits à sa barre, 162 furent condamnés à mort et 88 à des peines diverses.
Sous la Teneur, avec la déchristianisation, la Convention ferme les lieux de culte et interdit la célébration de la messe.
Les crèches de Noël chrétiennes sont donc supprimées. Pour perpétuer cette coutume, les crèches privées se multiplient dans les foyers.
En octobre : les envoyés Barras et Fréron amplifient la Terreur à Marseille ; destruction des bâtiments où ont siégé les sectionnaires.
Le 6 novembre : ramené de Marseille à Paris, Philippe Egalité, 46 ans, est jugé et guillotiné dans la journée. Son fils Louis Philippe, trente ans, devient le nouveau duc d'Orléans. LaCommune fait du bonnet rouge la coiffure officielle de ses membres.

1794 : Le 6 janvier, Barras et Fréron décrétèrent que le nom de Marseille serait changé, et que, provisoirement, elle serait la Commune sans nom.
Le 22 janvier, les membres du Tribunal révolutionnaire eux-mêmes passèrent
Barras Fréron
pour tièdes. Ils furent arrêtés à leur tour et remplacés par une Commission nouvelle, dite du nom de son président, la Commission Brutus Leroy.
Les juges se contentaient de constater l'identité des prévenus, puis ils prononçaient la sentence, et les condamnés étaient aussitôt hissés sur les charrettes et conduits jusqu'à la place Royale, dite alors de la Liberté, où l'échafaud était dressé en permanence. La Commission Brutus ne tint que dix audiences, et jugea 219 personnes, dont 95 furent acquittées et 124 condamnées et exécutées, dont 14 le 9 février, 23 le 20 et 20 le 21! On ne procédait plus que par fournées. C'étaient de véritables hécatombes.
Bonaparte faillit être, lui aussi, victime de cette période trouble. Il avait proposé de rebâtir les remparts du fort Saint-Nicolas. Maignet s'imagina que le jeune général voulait tourner contre la ville les canons de la citadelle et préparer ainsi une prochaine réaction. Mais il reconnut son erreur et déclara qu'il s'était trompé.

Barras et Fréron ne s'attaquèrent pas seulement aux citoyens : Ne trouvant pas suffisante la punition des Fédéralistes marseillais, ils imaginèrent de s'en prendre aux monuments de la cité coupable.
Fréron ordonna la destruction de toutes les maisons qui, suivant son expression, avaient servi de repaires aux Sections communales, et ces ordres féroces furent exécutés. L'église Saint-Ferréol tomba la première sous le marteau des démolisseurs. On prétend même que, dans son zèle de sectaire, Fréron avait résolu de combler le Vieux Port en y jetant la colline de Notre-Dame de la Garde, afin d'enlever à Marseille la sécurité de cette rade, qui, depuis tant de siècle, assurait la richesse locale. Ce radicalisme s'explique chez lui par une condamnation globale et sans appel de la cité : "Je crois que Marseille est incurable à jamais, à moins d'une déportation de tous les habitants et d'une transfusion des hommes du Nord... !"
Fin février l'envoyé Maignet remplace Barras et Fréron à Marseille. La ville retrouve son nom.
Le 26 août, remplacement à Marseille de l'envoyé Maignet par Auguis et Serre.
Le 26 septembre, nouvelles émeutes à Marseille contre les arrestations de jacobins : répression contre-révolutionnaire.

1795 : en janvier Expert et Cadoy remplacent Auguis et Serre comme envoyés à Marseille : Terreur blanche.
Le 7 février l'administration du département des Bouches-du-Rhone retourne de Marseille à Aix.
1795 : le 5 juin, massacre dans le fort Saint-Jean.
C'est dans cette prison où ils auraient dû, en attendant leur mise en jugement, trouver un asile et une protection, que 127 prisonniers furent égorgés sous l'oeil complaisant des autorités.
Le 11 octobre, nouvelle organisation municipale de Marseille. La ville est coupée en trois.
Le 31 octobre, retour de Fréron à Marseille.

1795 : Le Directoire. Le Directoire envoya dans les départements, pour appliquer la Constitution, des commissaires revêtus de pouvoir extraordinaire. Fréron fut désigné pour Marseille. Rompant avec la tradition et se souvenant qu'il avait été nommé le prince de la jeunesse, il suivait assidûment les spectacles et ne manquait à aucune des fêtes que donnait la famille Bonaparte, alors domiciliée à Marseille.

En janvier 1796 Fréron achève l'épuration de Marseille renommée « Sans Nom » : 400 exécutions.

1796 : Au mois de mars, destitution de Fréron, alors commence une période anarchique, qui ne se terminera qu'après le coup d'Etat du dix-huit brumaire.
Le 19 juillet : Election d'une municipalité républicaine à Marseille.
Le 18 août : Le Directoire annule les élections municipales pro-républicaines de Marseille du 19 juillet dernier.

1797 : Coup d'Etat du 18 fructidor (4 septembre 1797).
Le coup d'Etat du 18 fructidor fut, à proprement parler, un coup d'Etat militaire. A Marseille, dans les vingt-six mois qui séparent le dix-huit fructidor du dix-huit brumaire, ce sont des généraux qui dirigent les affaires et imposent leurs volontés. Du 4 septembre 1797 au 9 novembre 1799, l'histoire de Marseille est donc surtout l'histoire des généraux qui se sont succédé dans le commandement de la place, Sahuguet, Willot, Bon, Bernadotte, Lannes, Pille, Mamet, Chabert, Petit Guillaume, Quentin.

1799 : Par le coup d’Etat du dix-huit brumaire, Bonaparte renversait le gouvernement établi, et devenait le chef légal de la République, dont il conservait le nom, mais qu'il annihilait à son profît.
En mai 1799, le premier "patronage" à Marseille. Les enfants pauvres sont patronnés par les enfants riches, c'est pourquoi cette œuvre s'appelle "patronage". Pendant 37 ans, Jean-Joseph Allemand, prêtre, sera le moteur infatigable du Mouvement. À la fin du XIXème siècle, les patros entrent dans l'organisation des paroisses comme une institution indispensable et un complément nécessaire de l'école et du catéchisme.

1800 : Le 4 février : Nouveau règlement municipal à Marseille. La ville reste divisée en trois.
Le 8 mars : Marseille devient le chef-lieu du département des Bouches-du-Rhône, avec Charles Delacroix pour préfet.
Marseille n'eut pas à se féliciter de la domination napoléonienne. La continuité de la guerre, surtout de la guerre contre les Anglais, ruina le commerce local et la stagnation des affaires ne tarda pas à provoquer un mécontentement général. On raconte que Napoléon, quand il revint de l’île d’Elbe en 1815, ne voulut jamais passer par Marseille: "Les Marseillais, disait-il, ne sont pas mes amis."

1803 : Première foire aux santons à Marseille sur le Cours St Louis.

1810 : Attaque anglaise.
A diverses reprises l'escadre anglaise de blocus fit des tentatives de débarquement. En mars 1811,ils essayèrent une première surprise sur l’île de Pomègue, mais elle ne réussit pas.

1813 : En février, les Anglais poursuivent nos bateaux de pêche jusque sous le canon du Château-d'If.

1814 : Chute de l'Empire.
En avril, à peine le drapeau tricolore avait-il été remplacé par le drapeau blanc, que les Anglais entrèrent à Marseille et y installèrent une garnison commandée par le fameux Hudson Lowe. A la période du blocus succéda celle de l'occupation étrangère.

En août 1814 fêtes données à Marseille en l’honneur de la venue du comte d’Artois.

Le 16 décembre rétablissement de la franchise du port de Marseille (supprimée en 1789).

1815 : Le Maréchal Masséna, gouverneur de Marseille.

1815 : Le 3 mars, on apprit à Marseille le débarquement de Napoléon de retour de l’île d'Elbe.
En juin : Marseille est occupée par les Anglais et des Siciliens.
Lord Exmouth, commandant des forces anglaises dans la Méditerranée, débarquant sur les quais de Marseille, termina les Cent Jours et inaugura la seconde Restauration. Délivrés de la présence du général Verdier et de la garnison bonapartiste qui les avait terrorisés pendant les Cent Jours, les marseillais se ruèrent aux pires excès. Sous la Terreur Blanche, toute foi politique avait disparu. On voulait être rigoureux et on fut odieux. Que de vengeances particulières furent alors exercées sous couleur de bien public!
24 juin 1815 : Désastre de Waterloo.
Le 4 décembre : Les Anglo-Siciliens quittent Marseille.

1817 : Le 10 septembre, suppression de la franchise du port de Marseille (restaurée en 1814) à la demande des habitants eux-même.
Le 3 novembre : Première entrée à Marseille d'un navire à vapeur.

1825 : 2 janvier ou 24 mars parti de Toulon le 11 août 1822, "la Coquille" du lieutenant Duperrey (secondé par Dumont d'Urville) achève son tour du Monde en accostant à Marseille.

1828 : Les latrines marseillaises.

Le 25 mars 1829 parti trois ans plus tôt, l’Astrolabe du commandant Dumont d’Urville est de retour en France, à Marseille.

Révolution de 1830 : Cette révolution eut pour Marseille une triple conséquence: un changement de dynastie, une modification dans les moeurs politiques, un énorme accroissement d'affaires.
Tableau d'Eugène Delacroix. La Liberté guidant le peuple. Huile sur toile, 259×325cm. Musée du Louvre.
S'inspirant des scènes de soulèvement populaire dont il fut le témoin lors des journées de juillet 1830, dites des Trois Glorieuses, Delacroix a imaginé cette Liberté victorieuse, et transformé ainsi un épisode historique en symbole universel.
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Transport d'un blessé. Scène de l'insurrection de 1830
Bibliothèque nationale de France
Gallica.bnf.fr/


1834 : Grave épidémie de Choléra à Marseille et ses environs.

Les quais de St Jean en 1835

- Les premiers travaux du chemin de fer qui réunira bientôt Marseille à Paris, l'apparition de la marine à vapeur, on commence, dès 1844, à aménager l'anse de la Joliette.
En 1834, il n'y avait que quatre moulins à huile, on en comptait déjà trente-six en 1845. La savonnerie marseillaise maintient dans le monde entier la supériorité de ses produits.

1843 : En juillet, Talabot obtient la concession d'une ligne de chemin de fer à créer, le futur Paris-Lyon-Marseille (PLM).
Le 5 août, décision d'étendre le port de Marseille au Nord, vers la Joliette.

1848 : Proclamation de la République. Du 22 au 23 juin 1848 : Emeute à Marseille.
Le 29 novembre, arrivée à Marseille des eaux de la Durance par le canal Montricher.
10 décembre 1848 : Louis-Napoléon Bonaparte, nommé président de la République.

A la suite des traités de commerce avec la Russie dès 1846, avec les Etats Américains en 1849, 1850 et 1851, la Belgique en 1849, et la Sardaigne en 1850 et 1851, une ère nouvelle de prospérité commerciale s'ouvrit pour Marseille. Le renom d'insalubrité qui longtemps éloigna de la ville les étrangers, se dissipa même à cette époque, lorsque, en 1851, le Lazaret, quarantenaire d'Arenc fut transféré au Frioul et complété par des installations hospitalières qui placèrent au premier rang cet établissement sanitaire.
Le 29 novembre 1849 arrivée à Marseille des eaux de la Durance par le canal Montricher.
1852 : Le 19 janvier, création de la Compagnie des services maritimes des messageries nationnale, futur Compagnie des Messageries Maritimes. Presque à la même époque, création de la Compagnie de Navigation Mixte.
En juin : fusion ferroviaire Lyon-Marseille.
Ce n'était là que le début d'un incroyable mouvement d'affaires qui allait bientôt faire de Marseille le premier port de la Méditerranée.


1860. Claudius Rivoire et Jean-Marie Carret créent la société Rivoire & Carret à Lyon. Emportés par le succès, ils implantent une usine à Marseille pour se rapprocher de leurs sources de matières premières.


1860 : Voyage du prince-président Louis-Napoléon. Napoléon III à Marseille.
1862 : Percement de la rue Impériale, aujourd'hui rue de la République, reliant ce qui n'est pas encore le Vieux-Port aux bassins de la Joliette tout juste achevés.

1870 : Guerre avec la Prusse.
"La charge des dragons à Gravelotte"
16 août 1870 Rezonville par A.M. de Neuville
28 janvier 1871
"L'Armistice"
vu par Daumier
- 250 000 morts !

Le 4 septembre, proclamation de la république.

Le 5 septembre 1870 Marseille décide de se gouverner de façon autonome (jusqu’au 4 novembre).

1871 :    La Commune à Marseille.
Le 22 ou 23 mars 1871 Proclamation de la Commune de Marseille.
Le 23 mars les révolutionnaires pillèrent le magasin d'armes de la gare.
Le 28 mars, le général Espivent de la Villeboisnet, commandant la 9e division militaire, mit le département en état de siège. Le 3 avril, il proclame la mise en état de siège de Marseille. Il fait entrer ses troupes dans la ville, débarquer les équipages des navires de guerre, la “Couronne” et la “Magnanime”, et se prépare à reprendre la Préfecture aux révolutionnaires. Le 4 avril fin de la Commune de Marseille.
Il fallait une sanction à cette insurrection. Un certain nombre de membres de la Commission révolutionnaire passèrent devant le Conseil de guerre. Ils furent condamnés, le 28 juin, à des peines diverses; deux seulement furent condamnés à mort : Gaston Crémieux et Etienne. Ce dernier vit sa peine commuée. Quant à Gaston Crémieux, on fit attendre six mois son exécution qui eut lieu au champ de tir du Pharo le 1er décembre. Ce fut le dernier et triste épisode d'une année de troubles, d'anarchie et de misères.

1873 - Proclamation du septennat présidentiel.

1876 : Les événements de la Commune avaient jeté un trouble profond dans la vie politique et économique de Marseille.

Le 22 mai 1876 manifestation républicaine à Marseille à l’occasion des funérailles d’Alphonse Esquiros.
Cette année-là, le 5 novembre, eurent lieu des élections, M. Maglione fut nommé maire.

1877 : Le 16 mai dissolution du Conseil municipal, M. de Jessé-Charleval maire.

1878 : Le 6 janvier, suite à la suspension de la Commission, M. Maglione fut, pour la seconde fois, nommé maire.
Le 28 juin, des manifestations violentes eurent lieu à l'occasion de la fête votive du Sacré-Coeur et de la suppression des processions. De fortes bagarres se produisirent au moment où le comte des Isnards tenta de déposer une couronne sur la statue de Belsunce.
Le 13 octobre : création par le service des mœurs de Marseille d'un "quartier réservé".
Du 20 au 28 octobre : troisième congrès ouvrier socialiste de France à Marseille. Il réunit des délégués des syndicats, adhère, non sans résistance, au collectivisme, et donne naissance à la Fédération du parti des travailleurs socialistes de France. Adoption de la doctrine collectiviste sous l'impulsion de Jules Guesde.
Un baptême à Saint Victor en 1879
La place devant la basilique a été modifiée de nos jours ainsi que l'ancienne maison de l'abbé. A noter aussi les costumes des assistants et la scène du parrain distribuant des piécettes que se disputent les enfants.
Les enfants criaient : "Lou peirin rascous, lou pichon gibous". (si le parrain est radin, le petit sera bossu)

Le 21 octobre 1880 George Clemenceau présente, à Marseille, le programme des républicains radicaux, qui reprend certaines propositions des socialistes.
1881 : Trouble à l'arrivée des troupes de Tunisie. Suite à la campagne de Tunisie, au moment où les troupes défilaient dans la rue de la République, des coups de sifflets partirent du "Club Nazionale Italiano". Une foule considérable se massa devant le Club et en fit le siège, tandis que, dans plusieurs quartiers, se produisaient des bagarres entre Français et Italiens. Ces événements regrettables créèrent entre la population marseillaise et la colonie italienne une inimitié très vive mais qui heureusement ne dura pas.
Cette même année fut commencée la rénovation d'une partie de la vieille ville par le percement de la rue Colbert; elle devait entraîner la démolition de 178 immeubles et de l'ancienne église de Saint-Martin.
Le 14 août, une catastrophe vint attrister la ville: tandis qu'un public considérable se pressait aux arènes du Prado où devait avoir lieu une course de taureaux, des estrades et plusieurs gradins s'écroulèrent; 17 personnes trouvèrent la mort dans cette catastrophe et il y eut 174 blessés.

1882 : Laïcité de l'enseignement ; obligation de l'enseignement primaire pour les filles comme pour les garçons ; création du certificat d'étude primaire.
Jean-Baptiste Brochier est élu maire de Marseille par le conseil municipal, conformément au nouveau règlement électoral.

1884 : Epidémie de choléra. Très meurtrier dès le début le fléau causa près de 1800 décès, dont 1215 dans le seul mois de juillet.

1885 : Le fléau frappe encore.
On compta encore 1260 décès dont 950 dans le mois d'août. Dès ce moment apparut plus impérieusement que jamais la nécessité de remédier à l'état d'insalubrité de la ville.

1887 : le 6 mai, Félix Baret est élu maire de Marseille.

1891 : Pose de la première pierre du collecteur, qui devait, avec un réseau d'égouts secondaires, desservir la plupart des immeubles de l'agglomération.
Le 21 novembre, visite à Marseille du président Sadi Carnot.

Le 8 octobre 1891 début des travaux à Marseille d’un réseau d’égoûts aboutissant au grand collecteur.

15 mai 1892 Siméon Flaissières est élu maire de Marseille.

1893 : Visite des officiers de l'escadre russe. Au mois d'octobre, Marseille reçut la visite de l’amiral Avellan, commandant l’escadre russe mouillée à Toulon.

1894 : Jean Casimir-Pierier

1896 : Réception du président Félix Faure.

1897 : Les premiers tramways électriques.
Le maire Faissières signa un premier avenant avec la Compagnie des Tramways pour la transformation de la traction et l'abaissement des tarifs, puis un deuxième, augmentant le réseau de plus de 100 kilomètres de voies et établissant pour tous les parcours un tarif uniforme de 10 centimes.

Le 4 ou 7 juillet 1901 à Marseille, après un grave incident causé par un véhicule automobile, le maire prend un arrêté interdisant aux automobiles de dépasser les 10 km/h en ville... (Quel heureux temps)

1902 : La municipalité eut à faire face aux nécessités scolaires résultant de l'application de la loi du 1er juillet 1901 qui supprimait l’enseignement congréganiste.

Le 5 août 1902 Amable Chanot est élu maire de Marseille.
De 1902 à 1905, 43 écoles communales nouvelles furent créées et reçurent, les enfants (12.000 environs) provenant des écoles fermées.
A la même époque, création du canal de Marseille au Rhône.
Démolition des quartiers derrière la Bourse, réclamée par les hygiénistes comme complément de l' oeuvre d'assainissement commencée par l’ouverture de la rue Colbert.

1903 : Le 7 juin, pour des raisons inconnues, par temps clair et par mer calme, une collision s’est produite à quelques encâblures de Marseille entre deux paquebots, l’Insulaire et le Liban. Le premier a pu regagner le port mais le second a coulé ; 122 personnes sont mortes noyées.

1er juillet 1903, premier tour de France cycliste, créé par Henri Desgrange, directeur du journal l’Auto : six étapes de Paris à Paris sur 2 428 kilomètres (Paris-Lyon-Marseille-Toulouse-Bordeaux-Nantes-Paris) ; soixante coureurs prennent le départ d’une compétition qui se déroule pour la première fois sans entraîneurs (une révolution).

5 août 1903, réuni à Marseille, le congrès des instituteurs a adopté avec enthousiasme la politique scolaire du gouvernement visant à supprimer les cours de religion.

1906 : Extension du réseau des tramways. Création de trente-trois lignes nouvelles destinées surtout aux banlieues.
Exposition coloniale. Le champ de manoeuvres du rond-point du Prado et plusieurs propriétés avoisinantes fut transformé en un immense jardin de 25 hectares, sur lequel vingt palais aux pavillons des différentes colonies s'élevèrent. L'Exposition dura du 15 avril au 18 novembre 1906. Cette exposition symbolise le développement de Marseille, porte d'un empire qui se situe principalement en Afrique et en Asie. Marseille peut désormais porter le nom de “Porte de l'Orient”. C'est encore cette idée qui triomphera lors de la seconde Exposition coloniale en 1922 (Paris n'organisera la sienne qu'en 1931).