Le 23 et 24 juin 1848, émeute à Marseille |
A la suite d’un décret du gouvernement provisoire fixant la durée de la journée de travail à dix heures pour Paris et à onze heures pour la province, une émeute éclatat à Marseille. Le 22 juin 1848, excités par de dangereux meneurs, plusieurs centaines d’ouvriers, descendus des hauteurs de Saint-Charles, envahirent les quartiers du centre et improvisèrent des barricades.
Les soldats réussirent à emporter celles des rues de Rome, de la Palud, et de la deuxième Calade ; mais sur les places Castellane, des OEufs et de la République, les insurgés se maintinrent.
Au cours Saint-Louis plusieurs officiers et soldats, les capitaines Robuste et de Vulliers, le général Ménard Saint-Martin sont tués ou blessés. La garde nationale demeure hésitante, la situation reste critique.
Le lendemain, 23 juin, les garnisons d’Avignon et d’Aix étant arrivées au secours des troupes de l’ordre, la bataille recommença. Elle fut acharnée. Les unes après les autres les barricades furent emportées. A la place Castellane la résistance fut désespérée, mais la victoire resta à l’armée, et tous ceux des insurgés qui furent pris les armes à la main furent conduits au Château d’If.Barricade de la place aux OEufs
261 d’entre eux obtinrent des ordonnances de non-lieu, et la Cour d’assises de la Drôme acquitta les autres prisonniers. On en condamna quelques-uns à des peines, qui variaient entre un an de prison et la déportation. La répression fut donc relativement douce, mais, si la bourgeoisie l’emportait encore, la République était compromise, car elle perdait ses meilleurs défenseurs; les ouvriers, désormais haineux et hostiles. Ainsi s’expliquent les progrès de l’opinion bonapartiste et la marche ascendante vers le pouvoir absolu du prétendant Louis-Napoléon Bonaparte, nommé président de la République par cinq millions et demi de voix (10 décembre 1848).