C'est la Galère...


Lorsque de nos jours des jeunes emploient ce mot, ils ne savent pas souvent le sens de ce mot. Beaucoup sont morts à la chiourme, pour peu de choses.

L’utilisation des condamnés comme rameurs sur les galères royales semble remonter à Jacques Cœur au XVème siècle. Les galères de France, ayant à leur tête un Général des galères indépendant de l'Amiral de France et servies par un corps spécial, eurent dès l'origine leur base à Marseille ; c'est à Marseille que se trouvèrent jusqu'au milieu du XVIIIème siècle toutes les installations du Bagne.
Galère "La Réal"
Galeotis est le nom que donnent les Grecs à l’espadon, qui rappelle par sa forme effilée la silhouette des Galéasses (galères). Un examen comparatif des proportions de la galère et de l’espadon fait apparaître une troublante correspondance.
Les premiers longs navires de guerre à rames, sont phéniciens, athéniens puis romains. Au Moyen Age apparurent les galères byzantines sous la forme de dromons, avec 2 rangs de rames superposées, bientôt suivies de navires concurrentiels, mis au point à Venise, Naples et Marseille.
Vers la fin du Moyen Age, et surtout au cours de la première moitié du XVIe siècle, la composition de l’équipage des rameurs fait de plus en plus appel aux esclaves ou captifs et aux condamnés ou forçats. Un mot, sans doute d’origine turque, la chiourme, désignera désormais l’ensemble de ceux qui rament les fers aux pieds.
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l'Arsenal des galères
En 1660, Louis XIV supprime le consulat de Marseille et entreprend la construction du fort Saint-Nicolas, orienté, non vers le large pour défendre la ville, mais vers la ville elle-même afin de juguler d'éventuelles révoltes. Le remodelage de la ville qui va suivre, avec son tracé cohérent et moderne (la future Canebière et les rues adjacentes) va de pair avec l'affirmation de la présence de l'Etat central sur tout l'espace agrandi et enclavé de l'arsenal.
En 1699, Arnoul demande à Pierre Puget, chargé par la Ville d'un plan de développement urbain, un projet d'extension de l'arsenal : une cité idéale des galères est imaginée dans une perspective utopiste rappelant Ledoux. Le projet restera dans les cartons.
A sa place, deux darses couvertes seront construites, l'hôpital des forçats se verra rénové, et l'ensemble imposant aura cependant noble allure. De plus, le chantier naval public situé sur l'actuel quai des Belges est alors expulsé vers le bassin du carénage.
A l'entrée de l'Arsenal des galères, il y a une porte monumentale au-dessus de laquelle il y a gravée : HANC MAGNUS LADOIX INVICTIS CLASSIBUS ARCEM CONDIDIR HINC DOMITA DAT SUR JUVE NARI. Ensuite on pénètre dans une grande cour carrée, flanquée d'un pavillon à chacun de ses angles et d'un 5e surmonté d'une horloge où se trouve 40 magasins des galères sur le quai de Rive-neuve, deux bâtiments, deux hôpitaux et le bagne ferment l'Arsenal.
Ce qui suscite le plus d'admiration est la salle d'armes.

De nouveaux quartiers sont ensuite crées vers le sud, l'architecture est prise en mains par Mathieu Portal, Gaspard Puget et son cousin, Pierre Puget. Les marseillais peuvent aussi assister à la construction de nouveaux remparts.
Le long règne personnel de Louis XIV à donc transformé Marseille. Les voyageurs du XVIIIe siècle admireront le grand cours prolongé par les rues d'Aix et de Rome qui fut considéré comme l'une des plus belles perspectives d'Europe.