Les Cent-Jours

Jusqu'au 2 mars 1815, lorsqu'il apprend le retour de Napoléon. Embarras de Masséna. Le 9 mars, les marseillais peuvent lire la proclamation suivante :

Habitants de la ville de Marseille.

L'ennemi a passé avec trop de rapidité sur les frontières de mon gouvernement pour qu'on pût s'y opposer; mais j'ai prévenu en temps utile toutes les autorités qui pourront l'arrêter dans sa marche.
Toutes les mesures de précaution que les circonstances prescrivaient de prendre, je les ai prises; j'ai écrit au Gouverneur général de Lyon, au lieutenant-général de la 7e division, au préfet de la Drôme; j'ai fait poursuivre, même hors des limites de la 8e division, le corps débarqué de l'île d'Elbe, par un lieutenant-général qui a non seulement des forces suffisantes en troupes de ligne, mais encore des détachements des braves Gardes nationales des villes de Marseille, d'Aix et d'Arles, et qui a reçu l'ordre d'appeler auprès de lui toutes celles dont il pourrait avoir besoin.
Les avis que j'ai donnés ont eu tout le succès que je pouvais en attendre.
Ils ont empêché l'ennemi de trouver sur son passage les auxiliaires sur lesquels il comptait.
Je suis déjà prévenu officiellement que les débouchés du Val-Drôme et du Val de Nyons sont gardés.
Qu'une correspondance a été établie de Gap à Valence par la montagne du Diois pour diriger les troupes suivant l'occurrence.
Que le lieutenant-général Duvernai s'est porté de Valence au-devant de l'ennemi, sur la route de Gap, après avoir concerté ses opérations avec le général Marchand.
Que M. le lieutenant-général commandant à Lyon a réuni trois régiments d'infanterie et un régiment de dragons.
Toutes ces dispositions doivent vous rassurer.
D'un autre côté, je veillerai à ce que la tranquillité du paisible citoyen ne soit pas troublée et je vous réponds que secondé de M. le marquis d'Albertas, votre préfet et de vos autres magistrats, je saurai la maintenir dans toute son intégrité.
Habitants de Marseille, vous pouvez compter sur mon zèle et sur mon dévouement. J'ai juré fidélité à notre Roi légitime. Je ne dévierai jamais du chemin de l'honneur, Je suis prêt à verser tout mon sang pour le soutien de son trône !.



A peine un mois plus tard, nouvelle proclamation :

Proclamation du maréchal d'Empire, duc de Rivoli, prince d'Essling, gouverneur de la 8e division militaire aux habitants de la 8e division militaire.

Un événement aussi heureux qu'extraordinaire nous a rendu le souverain que nous avions choisi : le Grand Napoléon.
Ce doit être un jour de fête pour tous les Français.
Il est remonté sur son trône sans qu'il y ait eu une goutte de sang répandue.
Il est revenu au sein d'une famille qui le chérit.
Français! il n'y pas une ville dans l'Empire où il n'y ait un monument qui atteste ses bienfaits.
Bénissons le Ciel qui nous l'a redonné.
Le militaire revoit en lui le héros qui l'a constamment conduit à la victoire. Les sciences et les arts retrouvent leur Protecteur.
Faisons des vœux pour la conservation de ses jours et de sa dynastie.

Marseille, le 10 avril 1815

Le maréchal d'Empire, Duc de Rivoli, prince d'Essling.


Soyons indulgent : il ne fut pas le seul a retourner si vite sa veste !


D'après le site histoire-empire