| Mémorial des camps de la Mort |
| "Je désire qu'en cette ville s'ancre a jamais la mémoire de l'atroce, de l'inhumain vécus par une génération, que persiste le souvenir des familles de Marseille, hommes, femmes, enfants, raflés dans la rue, leur maison, leur foyer, exterminés sans raison, victimes du seul racisme, de ces habitants pris dans la nasse de leur quartier, le plus vieux de Marseille, évacué, rasé, de ceux qui résistaient et de ces millions d'êtres humains, au-delà de Marseille, dans l'Europe entière, condamnés à mourir par extermination raciale. Mémoire de tous ceux si nombreux qui sont morts, respect des quelques survivants. Témoignage de ce qui fut, une vérité à perpétuer car nous savons la fragilité de certaines consciences, afin que cela ne puisse plus jamais se passer. J'ai proposé le nom de "mémorial des camps de la mort", bien que le terme de déportation soit devenu consacré. Mais je pense aux générations futures qui nous suivent et nous suivront et pour qui le sens des mots pourrait effacer le sens de la réalité. Car la déportation est l'exil forcé hors du territoire d'attache, vers un autre plus ou moins lointain, mais en accordant la vie et la possibilité d'une survie, même si les conditions morales et matérielles en sont précaires ou extrêmes. Le Nazisme, lui, a "importé" de plus ou moins loin toute une population en vertu de critères raciaux, dans des camps spécialisés afin de plus aisément et massivement l'exterminer. Mort programmée et scientifiquement organisée. Ce mémorial, au pied du Fort Saint-Jean, est dans un blockhaus nazi, lieu symbole d'une domination vaincue." Robert P. VIGOUROUX
(Maire de Marseille) |
