C'est sous le Second Empire (1852-1870) qu'une aire nouvelle s'ouvre sur Marseille. Marseille se transforme subitement, des rues, des boulevards sont percés. Entre 1821 et 1881, Marseille passe de 109 483 à 360 099 habitants.
Depuis 1849, on voulait faire construire un
sanctuaire plus grand, sur la colline de N.-D. de la Garde, c'est en 1852 le 5 février, que l'autorisation d'édifier ce nouveau sanctuaire, fût donner par le Ministre de la guerre. Il sera construit à l'intérieur du fort qui restera opérationnel. Un nouveau pont-levis sera aménagé pour qu'en cas de guerre le fort puisse être isolé.
En 1852, le 26 septembre, Louis-Napoléon pose la première pierre de la Cathédrale,
ce même jour, fut posée la première pierre du Palais de la Bourse.
En 1853,
Mgr de Mazenod, évêque de Marseille, pose la première pierre de la basilique de N.-D. de la Garde. Les plans ont été réalisés par un marseillais, M. Espérandieu, ce fût son premier édifice à Marseille. La basilique ne sera achevée que neuf années plus tard.
L'Empereur Napoléon III revint à Marseille en 1860, l'Impératrice Eugénie l'accompagnait. Pendant cette
visite, ils montèrent à N.-D. de la Garde, Mgr de Mazenod les reçus devant la chapelle provisoire, car les travaux ne sont pas terminés.
De nouveauxmonuments venaient en même temps embellir la ville. La Préfecture était commencée en 1861, le Palais de Justice inauguré en 1862. La même année le château du Pharo était terminé.
En 1864 le percement de la rue Impériale, aujourd'hui, rue de la République, était terminé, auparavant,
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en 1860, on avait réalisé l'élargissement de la rue Noailles, qui joignit magnifiquement la Canebière aux Allées de Meilhan. |
En 1863, le chemin de la Corniche avait été terminé et le 15 août de la même année on ouvrait au public le château Borély.
De nouveaux quartiers surgissent, de
nouvelles églises sont construites, St-François d'Assise au milieu d'un quartier en pleine évolution, St-Joseph, St-Michel, St-Pierre-St-Paul ainsi que le Temple Israélite de la rue Breteuil.
En 1861 le 9 décembre, Mgr Cruice, évêque de Marseille, célèbre la première messe dans la
crypte de N.-D. de la Garde qui vient d'être terminée (elle a été entièrement creusée dans le rocher).
Enfin le 4 juin 1864, le sanctuaire est consacré par le Cardinal Villecourt, entouré de 41 évêques et d'une foule immense. Le lendemain, grande procession dans la ville.
A cette époque, pour monter à N.-D. de la Garde, les processions
empruntaient, en partant du Vieux-Port, la rue Fort Notre-Dame, rue des Brusques, puis les escaliers du bd André Aune (un immeuble a été construit dessus) qui faisait accéder au plateau et enfin la Montée de l'Oratoir. On a donné ce nom à la rue qui s'appelait "Monter de N.-D. de la Garde" et qui s'était appelé auparavant "Chemin du Fort de N.-D. de la Garde".
Mais il y a encore beaucoup à faire : le
clocher n'est pas terminé, le pont-levis et les escaliers extérieurs ne sont pas construits, le maître-autel est provisoire, les dallages et les mosaïques ne sont pas posés.
En 1866 on construit un nouvel étage au
clocher: on y place le bourdon. De là-haut, pour la première fois, il sonnera le 8 décembre 1866.
En 1868 on construit l'escalier extérieur entre le sanctuaire et la crypte. Avril 1868 le Ministre de la guerre exprime son mécontentement. Pour faire une église plus grande que prévu, on a démoli une partie du mur du fort. À titre de compensation, le Ministre demande la construction de deux échauguettes, pour une meilleure efficacité défensive, il demande aussi que, devant le fort, on creuse un fossé plus profond.
En 1866 et 1867 on demande à M. Lequesne de confectionner le modèle de la statue monumentale et aux Ets Cristolle et Cie de Paris, de réaliser cette statue. Octobre 1869 la statue monumentale est terminé. Décembre 1869 les quatre tronçons de la statue arrivent à Marseille. Début 1870 on place quatre statues d'anges aux quatre angles du clocher. Mai-juin 1870 les tronçons de la
statue sont hissés et assemblés sur le haut du clocher et le 24 septembre 1870 Mgr Place inaugure la statue monumentale, mais sans aucune solennité en raison de la récente défaite militaire
de la France devant la Prusse. Sur le haut du clocher, la statue de la vierge brillait désormais sur la ville et sur la mer.