La démolition des vieux quartier de Marseille


Dans les semaines suivantes, au mois de février, le quartier sera systématiquement démoli par les dynamiteurs de l’armée d'occupations.
Ainsi 25 000 personnes ont perdu leur maison et les pauvres trésors qu'elles y tenaient serrés... Une opération que l'historien Pierre Guiral qualifiera de "plus sauvage que la mise à sac de Marseille par les troupes du Roi d'Aragon".

Message du 18 janvier 1943, du Reichsführer SS au chef supérieur des SS et de la police en France, Oberg :
"Je souhaite pour l'épuration de Marseille une solution radicale et complète...
1) Arrestation des grandes masses de criminels de Marseille...
2) Dynamitage radical du quartier de criminels... la sous-ville de Marseille est à dynamiter par des spécialistes, et d'une telle sorte que les habitants périssent sous la simple pression de l'explosion...
"







"... La démolition du quartier du Vieux-Port commença le lundi 1er février. La première charge de dynamite explosa à midi quinze, dans un îlot de maison situé entre la rue Saint-Laurent et la rue Radeau. Chaque jour, jusqu'au 19 février, l'air fut secoué par de formidables détonations qui faisaient planer longtemps au-dessus du port de lourds nuages de fumée couleur de soufre..."
(André Négis, "Marseille sous l'occupation")



"... La démolition du quartier du Vieux-Port, au dire des Allemands eux-mêmes, était une nécessité d'urbanisme. On a parlé de manifestation de la barbarie nazie. Quand on considère les opérations inspirées par la folie hitlérienne, comme la destruction de Varsovie - sans parler d'Oradour, par exemple, il y a quelque chose d'absolument illogique dans le comportement des SS à Marseille. Cet illogique tient dans le fait qu'ils sont les exécutants d'ordres formulés par des Français..."
(Gérard Guicheteau - "Marseille 1943 La fin du Vieux-port)



Périmètre du quartier qui sera détruit par les Allemands

Car la municipalité depuis pas mal d'années avait envisagé cette restructuration. Ce quartier qui s'écroule est exactement celui que les urbanistes de Marseille ont voulu détruire.