Voix de L'Abbé Cayol

Il n'y eut aucune manifestation officielle de protestation à l’exception d’un message de sympathie du conseil municipal après avoir « appris avec une douloureuse émotion la nouvelle de l’évacuation des quaniers du Vieux-Port ordonnée à son insu par les autorités allemandes ».
Une grande voix pourtant s’éleva, celle de l’Abbé Cayol, le curé de St-Laurent. Âgé de 80 ans, il refusa de quitter son église et pendant toute la durée des opérations sonna inexorablement le glas tandis que mourait la paroisse la plus fervente de Marseille.
Resté seul, il célébra tous les jours la messe pour tous ses paroissiens, les « Sanjanenques ».
Il organisa les secours, blâmant ceux qui profitaient de cette grande misère, et courageusement dénonça partout publiquement le crime, écrivit au préfet, au Maréchal Pétain.
L’une de ses lettres dit: « comme il fallait quand même trouver des terroristes; des bandits, des gangsters, dans notre population paisible et laborieuse, on choisit sans discrimination des jeunes gens, de bons pères de famille qui à l’heure actuelle sont encore détenus, internés comme indésirables; mais martyrs du désarroi, de l’incurie et du désintéressement de l’administration municipale».