La Division "Das Reich"
La 2ème SS Panzer Grenadier Division “Das Reich”, plus connue sous le nom de Division “Das Reich”, composée de Waffen SS volontaires et de Wolksdeutshe (notamment des Alsaciens démobilisés), est l’une des plus importantes troupes allemandes qui ait stationné en France. Cette division, constituée de 20 bataillons de 900 hommes, comprend 209 blindés lourds, 359 blindés légers et 2700 véhicules quand elle arrive dans la région de Toulouse en mars 1944. Formée dans la région de Vesoul avec des régiments ramenés de Hollande et de Pologne, elle vient de combattre sur le front de l’Est avec une férocité extraordinaire.
(En effet le 10 juin 1942, 476 personnes furent massacrées à Lidice, en Tchécoslovaquie.Du 8 septembre au 5 octobre 1944, 1836 personnes furent tuées à Marzabotto, en Italie. Le 10 juin 1944, 239 personnes furent massacrées à Distomon, en Grèce.)

Elles sont placées dans un endroit stratégique où elles peuvent réprimer les maquis et intervenir rapidement en cas de débarquement sur la côte atlantique ou méditerranéenne. Les éléments se répartissent, avant le 6 juin 1944, sur Montauban, Caussade, Caylus, Moissac, Négrepelisse, Valence d’Agen, Castelsarrasain (au moins 25 localités diverses). Commandées par le général Lammerning qui vient de succéder au général Hausser, les unités se singularisent très rapidement et très sauvagement.



Le 21 mai 1944, par la route Gavaudun arriva, dans un petit village "Lacapelle-Biron", une compagnie de la division Das Reich, qui cerna aussitôt le village.
Les soldats allemands demandèrent au maire de faire rassembler tous les hommes du village sans exception.
Soixante hommes dont le prêtre du village furent rassemblés et gardés à vue par des soldats armés de mitrailleuses.
À 18 heures, 47 hommes âgés de 18 à 60 ans furent ramenés sur la place puis montèrent dans des camions. Sur la route la colonne s'arrêta à Majoulassy, là d'autres prisonniers furent ajoutés à la colonne. Les 118 déportés de la rafle arrivent à Agen.
118 hommes partirent ainsi pour les camps de concentration... 24 seulement en reviendront...

Le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement, la garnison allemande de la ville de Tulle fut attaquée par les maquis. Elle subit de lourdes pertes (quarante morts) et les résistants parvinrent à libérer plusieurs quartiers.
Au débarquement des alliés, la division reçoit l’ordre de remonter sur le front de Normandie, tout en ratissant la région.
le 7 juin commence la longue route vers le front de Normandie par l’itinéraire principal Cahors-Brive-Limoges. Certains éléments remontent en râteau et vont en reconnaissance à l’est et à l’ouest du département pour lutter contre les "terroristes". - La division "Das Reich" quitte Montauban le 8 Juin 1944. Le bataillon éclaireur parvient à Brive-la-gaillarde vers 18 heures et part au secours du reste de la garnison allemande encerclée dans la Manufacture d'Armes (MAT) de Tulle ayant été libérée par le F.F.I. à 16 heures.
La division Das Reiche s'arrête à Tulle et rétablit l'ordre nazi dans la ville.
Pour venger la mort de 40 de leurs soldats, les officiers nazis décident de représailles sur la population tulliste. Au matin du 9 juin, la rafle commence, aux domiciles, dans les rues,environ six cents hommes furent conduits à l'intérieur de la Manufacture.
Les hommes sont rassemblés dans la cour et assistent pendant toute une journée d'angoisse au "tri" organisé par WALTER, chef de la Gestapo de Tulle. En milieu d'après-midi, les SS emmènent les otages par groupes de dix, dans le quartier de Souilhac.
L'exécution commence, 99 hommes furent emmenés au pied de lampadaires ou sous les balcons de la rue du Pont-Neuf (devenue rue des Martyrs) où les pendaisons se succédèrent. Les corps furent ensevelis dans deux fosses à la décharge de Cueille.

Les autres otages sont envoyés à Limoges d'où 149 partent à Dachau par le "convoi de la mort", 101 ne reviendront jamais. La "Das Reich" poursuit sa route.



Il est environ 14h, le 10 juin 1944, lorsque des éléments de la division SS " Das Reich " investissent Oradour-sur-Glane, un village du Limousin.
Très vite, le pays est bouclé, ses habitants rassemblés sur le champ de foire.
Les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église tandis que les hommes sont conduits en différents lieux.
Alors le carnage commence : fusillées, brûlées vives, 642 personnes dont 247 enfants connaissent une mort horrible.
Vers document du M.L.N. rue pricipale

La même journée...
Le 10 juin 1944, par un matin pluvieux, la division SS "Das Reich" pénètre dans le village de Marsoulas. En une heure, le tiers de la population est atrocement assassiné.
126 habitants massacrés, hommes, femmes, enfants.

Le 11 juin, lors du passage d'éléments de la division Das Reich, des patrouilles motorisées allemandes, en avant-garde du gros des blindés, sèment la terreur le long de la RN 89 et plus particulièrement du côté de la Bachellerie.
Près de la Mule Blanche, à l'endroit où un pont de chemin de fer traverse en biais la route, deux hommes, revenant du village où la gendarmerie est en flammes, sont abattus sans sommation, s'ajoutant ainsi à la longue liste des victimes innocentes.

Massacre d'un groupe de Tsiganes que la division Das Reich, en route du sud-ouest vers la Normandie, trouva malencontreusement sur son chemin.

Dans tous les villages où les soldats se sont arrêtés, ils ont laissé de tragique souvenir qui resteront dans la mémoire des survivants et qui les poursuivront toute leur vie.

La division Das Reich arrive en Normandie.
Début juillet 1944, le VIIIe Corps d’armée du général Middleton lance une offensive de grande envergure sur le Front du Cotentin. L’effort principal porte sur l’axe La Haye-du-Puits/Lessay. Il faut trois jours de combats acharnés aux Américains pour s’emparer de La Haye-du-Puits le 8 juillet. Le Renseignement américain apporte bientôt une mauvaise nouvelle : la 2e SS panzer-division Das Reich vient d’arriver en Normandie. La Das Reich contre-attaque aussitôt ; les Allemands encerclent et capturent des éléments de la 90e division d’infanterie américaine près du Plessis Lastelle ; succès sans lendemain. Le 8 juillet Le Plessis Lastelle est dans les lignes américaines.
La division "Das Reich" sera anéantie en Normandie en août 1944 par la "2e DB" du général Leclerc.



Le 19 décembre 1964, par un jour glacial, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon, en présence du général de Gaulle. Malraux prononce alors un discours resté gravé dans les mémoires de ceux qui l'entendirent, en voici un extrait :

" Monsieur le président de la République,

Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans la cérémonie d'aujourd'hui, combien d'enfants de France sauraient son nom ? Il ne le retrouva lui-même que pour être tué ; et depuis, sont nés seize millions d'enfants...

Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des bestiaux réveillés : grâce à toi, les chars n'arriveront pas à temps. Et quand la trouée des Alliés commence, regarde, préfet, surgir dans toutes les villes de France les commissaires de la République - sauf lorsqu'on les a tués. Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich..."
André Malraux



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